Chemins de Fer, Chemins de Sable. Les Espagnols du TranssaharienDu 14 novembre 2016 au 23 décembre 2016

Le Musée départemental de la Résistance et de la Déportation accueille « Chemins de fer, chemins de sable » du 14 novembre au 23 décembre 2016. Cette exposition présente en 21 photographies les traces de mémoire qui subsistent d’un projet fou, la construction d’un chemin de fer transsaharien, effectué par des républicains espagnols qui avaient fui Alicante.

Une Histoire oubliée

Le début de l’année 1939 marque l’effondrement de la République espagnole et la victoire du franquisme et de ses alliés nazis et fascistes. En janvier 1939, la chute de la Catalogne a entraîné la Retirada, qui a vu plus de 400 000 Républicains s’enfuir à travers les Pyrénées vers la France. L’accueil de ce peuple vaincu s’est fait alors dans des conditions indignes, en séparant les familles, en dispersant femmes et enfants partout sur le territoire et en jetant les hommes dans les camps des plages, qui restent aujourd’hui encore une honte et une tache sur la conscience de la nation et de ses valeurs républicaines.

Mais la chute de la Catalogne n’a pas marqué la fin de la guerre civile espagnole. Les dernières poches républicaines sont battues au cours du printemps 1939, et cette fois, l’échappatoire par les Pyrénées était impossible. Alicante fut le dernier port à tomber, à la fin du mois de mars. Pris dans la nasse, le seul salut était la mer pour les dizaines de milliers de combattants républicains, et de civils apeurés qui s’y entassaient. Mais un seul bateau, le Stanbrook, était à quai. Pris d’assaut, le navire a fait route vers le port d’Oran, en Algérie.

 

Enfin débarqués, les hommes à bord ont été parqués dans des camps, pour être utilisés à une chimère : la construction du Transsaharien, ligne de chemin de fer créée à partir de rien, et qui devait traverser ce désert pour relier Alger à Dakar. Un travail de forçats, sous des chaleurs accablantes, qui n’a pris fin qu’avec la libération de l’Afrique du Nord à la fin 1942. Pourtant, malgré cette injustice flagrante qui leur avait été faite, nombreux sont ces républicains espagnols qui se sont alors engagés au sein de l’armée française, et qui ont grandement contribué, au sein de la 2ème DB, à la libération de Paris et de la France.

Des photographies pour mémoire

Aujourd’hui, il ne reste dans le désert que des traces fantomatiques de ce projet fou. Grâce au travail de Carmen Rodenas qui est allée photographier ces « Chemins de fer, chemins de sable », nous pouvons enfin les ramener à notre mémoire. Ce sont ces images que le Conseil départemental de la Haute-Garonne a choisi de présenter dans son Musée de la Résistance et de la Déportation, pour sortir cet épisode de l’oubli dans lequel il était enfoui depuis trop longtemps. Comme un écho et un appel aussi, face à d’autres drames, plus actuels, auxquels notre société reste à nouveau, 75 ans après, sûrement trop aveugle.

« Chemins de fer, chemins de sable. Les Espagnols du Transsaharien » Exposition du 14 novembre au 23 décembre 2016

 

Musée départemental de la Résistance et de la Déportation

52 allée des Demoiselles

31400 TOULOUSE

musee-resistance@cd31.fr

 

Ouverture du lundi au vendredi, de 9 heures à 12 heures et de 13h30 à 17h30.

Entrée libre et gratuite