Exposition temporaire

Michael Kenna

La lumière de l’ombre  

Photographies des camps nazis

10 mars | 27 mai 2023

 

Michael Kenna entreprend pendant plus de 12 ans, de nombreux voyages à travers l’Europe pour photographier les vestiges des camps nazis, qui à l’époque étaient à l’abandon. Cherchant à transformer son émotion en mémoire, il construit pas à pas, photographie après photographie, un projet sobre, intime, dont seuls ses proches sont au courant.

En partenariat avec le Musée de la Résistance Nationale, le MDR&D propose de présenter 64 tirages issus de cette série. Ces clichés sont mis en résonance avec des objets issus de l'univers concentrationnaire tirés des collections du MDR&D prêtés par le MRN. Le Mémorial du Camp de Rivesaltes propose dans la même temporalité d’aborder l’aspect esthétique du travail de Michael Kenna au travers d’une résidence d’artiste effectuée en 2022.

Ainsi les deux expositions se complètent et offrent un panorama complet du travail engagé par le photographe.

 

Michael Kenna

Michael Kenna est né en 1953 à Widnes, petite ville industrielle du Lancashire (Angleterre) dans une famille catholique d’origine irlandaise.

Étudiant à la Banbury School of Art (Oxfordshire) en 1972, puis l’année suivante au London College of Printing, il étudie la photographie de publicité, de mode, de reportage et obtient en 1976 son diplôme avec mention.

Michael Kenna construit son œuvre par grands chapitres, en des lieux qu’il revient explorer à maintes reprises. Installé aux États-Unis depuis 1977, à l’écart des phénomènes de mode et du dogmatisme esthétique, il bâtit un corpus consacré à la représentation du paysage, un paysage enclos dans la délicatesse du petit format, un paysage désert. La présence humaine s’y inscrit cependant « en creux », d’une manière fascinante, fantomatique, par les traces que la vie et l’activité des hommes impriment sur le monde.

 

Parcours de visite

Le système concentrationnaire et les centres de mise à mort

Ce premier espace de l’exposition montre l’ensemble des camps et des centres de mise à mort photographiés par Michael Kenna. Exposées sur des murs blancs, les photographies sont présentées par lieux de prise de vue, en mettant en avant les caractéristiques les plus significatives de chacun des camps.

La « chambre noire », espace tridimensionnel aux parois tendues de tissu noir, s’attache à présenter la démarche de Michael Kenna à travers une chronologie de son travail, illustrées de photographies, vidéos et objets et propose une analyse historique du système des camps nazis.

Auschwitz

De part et d’autre de la « chambre noire », deux zones présentent le travail sériel de Michael Kenna à travers un accrochage portant sur trois sujets : seuil des camps (portes et enceintes), la mort (crématorium, fours, potences) et le travail forcé. Ces clichés sont mis en échos direct avec des objets issus des collections du musée mais également des prêts du MRN.

 

Mémoires

Ce dernier espace est consacré à la mémoire des lieux, entre paysages où la nature reprend ses droits, monuments et mémoriaux installés en hommage aux disparus et aux rescapés.

Dans les clichés de Michael Kenna, le paysage a la primauté, et dans leur composition, une large place est accordée au ciel afin de susciter des réflexions sur la mémoire et la transmission. Ces pensées sont ponctuées et accentuées par la mise en regard des photographies avec des paroles de personnes déportées.

Mauthausen

Ces œuvres interrogent notre rapport à l’art comme vecteur de transmission mémorielle, permettant de se questionner, de s’impliquer et, in fine, de se souvenir.

 

Crédits photographiques : Michael Kenna/MRN